SIGYCOP, comprendre les normes de santé pour la gendarmerie française

Dans la gendarmerie nationale, les militaires doivent répondre à des normes d'aptitude médicale en adéquation avec les fonctions et les contraintes de leurs fonctions qu'ils exercent. L'aptitude physique et mentale des personnels militaires, ainsi que celle des candidats à l'admission, est rigoureusement respectée lors du recrutement et au cours des visites médicales périodiques.

Cette évaluation est exprimée par un profil médical chiffré minimum, connu sous le nom de "SIGYCOP", complété par des exigences spécifiques adaptées aux impératifs de chaque fonction. Pour le personnel navigant des unités aériennes de la gendarmerie, une norme médicale appelée « profil médical aviation » est utilisée, avec des exigences particulières pour répondre aux besoins de ce domaine.

Pour les futurs gendarmes, deux visites médicales sont obligatoires : la visite médicale initiale, qui a lieu quelques semaines après la réussite au concours SOG, et la visite médicale d'incorporation, effectuée à l'entrée en école de gendarmerie.

Qu'est-ce que le profil SIGYCOP ?

Selon l'arrêté du 29 mars 2021, le profil SIGYCOP est un outil d'évaluation médicale où chaque lettre de cet acronyme se rapporte à des domaines spécifiques contrôlés pour évaluer l'aptitude d'un candidat à servir dans les forces armées. Ce processus permet d'établir un profil médical qui aide à déterminer les rôles militaires auxquels le candidat peut prétendre. La visite médicale liée au SIGYCOP s'applique à trois catégories de personnes : ceux qui envisagent de s'engager dans l'armée ou comme volontaires, ceux qui aspirent à intégrer les réserves, et enfin, le personnel militaire lui-même. 

À quoi correspondent les sigles de SIGYCOP ?

Le profil médical SIGYCOP se compose de sept sigles, chacun représentant un aspect spécifique de l'évaluation médicale.

• S : à la ceinture scapulaire et aux membres supérieurs
• I : à la ceinture pelvienne et aux membres inférieurs
• G : à l'état général
• Y : aux yeux et à la vision
• C : au sens chromatique
• O : aux oreilles et à l'audition
• P : au psychisme

Chaque lettre de SIGYCOP correspond à la région anatomique ou à l'organe examiné, ainsi qu'à la nature de l'affection ou de l'anomalie constatée, chaque lettre se voyant attribuer un coefficient variable.

L'évaluation de l'état général de santé, représentée par la lettre « G » dans le profil SIGYCOP, ne doit pas se limiter à la robustesse apparente du candidat lors du contrôle médical, selon les précisions de l'arrêté. Toute affection pouvant engendrer des complications ou affecter négativement la résistance et l'activité du candidat peut impacter la notation attribuée à ce critère.

De plus, l'arrêté précise la présentation du profil médical sous la forme d'un tableau comportant deux lignes et deux colonnes, où les rubriques sont disposées dans la partie supérieure et les coefficients sont indiqués dans la partie inférieure. Cette structure permet une évaluation claire et précise des différents aspects du profil médical du candidat.

Les différents coefficients et leurs significations

Dans le profil médical SIGYCOP, le coefficient attribué à l'un des sigles est choisi en fonction de la gravité de l'affection ou de l'importance des séquelles, altérant de la catégorie de personnel, de l'emploi, de l'ancienneté de service ou du grade de l'individu examiné. Cet éventail de coefficients s'étend de la normalité, qui traduit une aptitude sans restriction, jusqu'à l'affection grave ou l'impuissance fonctionnelle majeure, imposant une inaptitude totale.

Le coefficient 0

Le coefficient 0 attribué au sigle P lors de l'engagement est temporaire et nécessite une réévaluation avant la fin de la période probatoire.

Le coefficient 1

Le coefficient 1 est un indicateur de pleine aptitude aux métiers de l'armée, quels que soient les niveaux de contrainte associés. Lorsqu'une note de 1 est attribuée à la rubrique P avant la fin de la période d'essai, suite à un réexamen, elle confirme l'aptitude du candidat à exercer dans le cadre militaire.

Le coefficient 2

Le coefficient 2 traduit une aptitude générale à occuper la plupart des emplois militaires, offrant une certaine flexibilité dans la gestion des ressources humaines au sein des forces armées. Lorsqu'un score de 2 est attribué au signe P pour un militaire déjà en fonction, cela permet à l'individu de conserver son poste, même en présence de troubles psychopathologiques. Toutefois, cette note reconnaît également que certaines activités peuvent ne plus être réalisables par l'individu concerné.

Le coefficient 3

Lorsque le coefficient 3 est appliqué aux sigles S, I ou G, ce coefficient entraîne des restrictions significatives en matière d'entraînement physique, notamment l'entraînement au combat, et peut limiter l'accès à certaines catégories d'emplois militaires. Par exemple, il est impossible d'occuper un poste de combattant de première ligne avec cette note pour l'un des sigles S, I ou G.

En revanche, si le coefficient 3 est attribué à la rubrique relative au psychisme (P), cela indique une incapacité temporaire.

Le coefficient 4

Lorsqu'une note de 4 est assignée aux sigles S, I ou G, elle signale une inaptitude à participer aux entraînements physiques au combat, limitant également la capacité de l'individu à exercer de nombreuses activités selon les recommandations du spécialiste.

Si la note 4 est attribuée au sigle C, elle indique une inaptitude à conduire des véhicules du groupe II, tels que les poids lourds et les transports en commun.

Enfin, lorsqu'elle est appliquée à la rubrique P, cette notation traduit une incapacité totale à remplir les fonctions militaires.

Le coefficient 5

Le coefficient 5 représente une limitation majeure dans le cadre militaire, notamment lorsque cette note est attribuée à la rubrique Y. Elle est synonyme d'incompatibilité avec la plupart des rôles militaires opérationnels, ainsi qu'avec les fonctions impliquant la conduite de véhicules. Néanmoins, un militaire avec ce statut peut toujours occuper un poste de soutien.

Lorsqu'un coefficient 5 est attribué aux sigles S, I, G ou O, il impose des restrictions sévères et rend la plupart des activités inaccessibles, ces restrictions étant définies par le spécialiste ayant réalisé l'évaluation. Tout comme la note 4, le coefficient 5 empêche également la conduite des véhicules du groupe II.

En ce qui concerne la rubrique P, une note de 5 indique une inaptitude totale à exercer une fonction militaire, soulignant l'importance d'une évaluation précise et rigoureuse de l'aptitude du personnel.

Le coefficient 6

Le coefficient 6 représente le niveau de gravité le plus élevé pour toute condition détectée lors de l'évaluation médicale. Quelle que soit la rubrique à laquelle il est attribué, ce score entraîne exclusivement une inaptitude totale à exercer des fonctions militaires.

Le tableau SIGYCOP spécifique de la gendarmerie

Ainsi, les résultats d'un bilan médical sont transposés en niveaux permettant d'émettre un avis sur l'aptitude médicale du personnel à servir ou à une spécialité, selon des critères ou normes définis par le commandement. Les sigles (S, I, G, Y, O) sont notés de 1 à 6, le sigle C est noté de 1 à 5, et le sigle P est noté de 0 à 5.

Le profil médical minimum requis lors de la visite médicale initiale pour intégrer l'école de gendarmerie est le suivant :
 

L'importance de SIGYCOP pour les futurs gendarmes

Le profil médical SIGYCOP est d'une importance capitale pour les futurs gendarmes, car il détermine l'éligibilité des candidats pour les différents postes au sein de la gendarmerie.

Les scores SIGYCOP entraînent divers aspects de la santé physique et mentale des candidats, garantissant que ceux qui rejoignent les rangs répondent aux normes requises pour effectuer leurs tâches avec efficacité et sécurité. Ces évaluations permettent de s'assurer que les candidats possèdent la condition physique nécessaire pour gérer les exigences physiques et stressantes de la profession.

Apriori, il n'y aurait pas de différents SIGYCOP spécifiques aux différentes fonctions de la gendarmerie.

Lors de l'admission à la gendarmerie, toute contre-indication médicale définitive à l'une des vaccinations obligatoires et réglementées au calendrier vaccinal des armées, conformément à l'article D 4122-13 du Code de la défense, constitue une cause d'inaptitude définitive au service. Il est impératif que chaque militaire de la gendarmerie nationale respecte les vaccinations obligatoires et réglementaires, sous peine de sanction disciplinaire et d'inaptitude. Ce respect strict des exigences vaccinales garantit la protection de la santé des militaires et la sécurité collective au sein de la gendarmerie.

Source : www.legifrance.gouv.fr/